Marc Márquez impérial à Aragón, un week-end en apothéose

Ce Grand Prix d’Aragón 2025 restera comme un marqueur fort dans la carrière de Marc Márquez. Après plusieurs saisons en dents de scie, minées par les blessures et les doutes, le pilote espagnol a rappelé à tous pourquoi il fut l’homme à battre durant tant d’années. En signant le grand chelem ; pole position, victoire, meilleur tour en course et tous les tours menés ; Márquez a non seulement offert un récital technique, mais il a aussi fait renaître une forme d’intimidation naturelle sur la grille MotoGP. Une performance qui n’avait plus été vue depuis son écrasante victoire au Sachsenring en 2015.

Une maîtrise totale du week-end, de la pole au drapeau à damier

Dès les essais libres, le ton était donné : Márquez n’était pas venu pour faire de la figuration. Intouchable aux EL1, EL2, EL3, puis dominateur en qualifications et lors du warm-up, il confirmait ses intentions dès le samedi en remportant le sprint, malgré un départ imparfait. Dimanche, depuis la pole, il s’élançait avec autorité et ne quittait jamais la première position. Même son frère Álex, pourtant bien placé, ne parvenait à lui disputer le leadership, tandis que Pecco Bagnaia, en pleine errance technique, ne trouvait jamais l’ouverture pour inquiéter la Honda #93.

Une stratégie limpide et un rythme intouchable

La course a été marquée par une gestion stratégique d’une rare précision. Tandis que l’ensemble du plateau optait pour des pneus medium, seul Pedro Acosta faisait le pari du dur à l’avant, un choix qui ne porta pas ses fruits. Marc Márquez, lui, gérait son avance avec une sérénité retrouvée, grattant dixièmes après dixièmes à chaque tour jusqu’à compter près de 2,5 secondes d’avance à six tours de l’arrivée. C’est dans cette phase que son pilotage a pris tout son sens : fluide, incisif, mais jamais dans l’excès. Un Márquez à l’ancienne, enfin libéré.

Derrière lui, la résistance fraternelle et le flou chez Ducati

Si Álex Márquez a longtemps tenu le rythme, c’est avant tout grâce à un départ canon et une belle rigueur dans les premiers tours. Malgré le retour de Bagnaia, il n’a jamais tremblé et conserve une solide deuxième place. Une belle confirmation pour celui qui reste souvent dans l’ombre de son aîné. En revanche, la prestation de Pecco Bagnaia, troisième à l’arrivée, n’a rien de rassurant. Perdu sur sa Ducati officielle, rarement tranchant, il a profité des erreurs d’Acosta et des chutes de Binder et Quartararo pour sauver un podium qui masque mal les tensions internes chez le champion en titre.

Entre chutes, bagarres et espoirs contrariés : une course animée

La course n’a pas été de tout repos pour le reste du peloton. Johann Zarco, alors 13e, a vu sa série de points s’interrompre brutalement au dixième tour. Puis Brad Binder, cinquième, est allé à la faute peu après, imité par Fabio Quartararo, qui semblait enfin retrouver du rythme avant sa chute. Dans ce chaos, certains en ont profité : Di Giannantonio, Joan Mir et même Marco Bezzecchi, parti 20e, ont animé le peloton avec des remontées pleines de panache. Mention aussi à Fermín Aldeguer, qui a mené une lutte acharnée pour la cinquième place face à un Morbidelli solide et combatif.

Une victoire au goût symbolique pour Márquez et Honda

Ce succès marque bien plus qu’une simple ligne de plus au palmarès de Marc Márquez. Il symbolise une forme de renaissance, tant pour lui que pour Honda, dont la saison avait jusque-là manqué de repères solides. S’imposer de cette manière, en terre espagnole, devant son public et aux côtés de son frère sur le podium, confère à cette victoire une dimension presque émotionnelle. Dans un championnat encore très ouvert, le message est clair : le roi n’est pas mort, il est de retour, et bien décidé à reconquérir son trône.

Plus d’information: motorsport

Résultat sprint

Résultat course

Classement pilote

Classement équipe